Le cycle menstruel, 5e signe vital

Souvent réduit aux règles, le cycle menstruel est en réalité un précieux indicateur de notre état de santé général. Le Collège américain des obstétriciens et gynécologues (ACOG) le reconnaît d’ailleurs comme le 5ᵉ signe vital, au même titre que la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la tension artérielle et la température corporelle. Comprendre le fonctionnement de son cycle et ses différentes phases, savoir reconnaître les signes d’un cycle menstruel équilibré et repérer les premiers déséquilibres permet non seulement d’agir en prévention, mais aussi de mieux se connaître. Dans cet article, je vous propose de décrypter ensemble ce marqueur essentiel de santé qu’est le cycle menstruel pour vivre en harmonie avec vos hormones féminines.

Figues fraîches sur une nappe en lin.

Et si votre cycle menstruel était le miroir de votre santé globale ?

Bien plus qu’une simple histoire de règles, le cycle menstruel reflète notre état de santé général. Il est d’ailleurs reconnu par le Collège américain des obstétriciens et gynécologues (ACOG) comme le 5e signe vital.

Les signes vitaux sont un ensemble de données qui renseignent sur l’état de santé général d’une personne.

Les 4 signes vitaux de base sont :

  • La fréquence cardiaque ;

  • La fréquence respiratoire ;

  • La tension artérielle ;

  • La température corporelle.

Toujours selon l’ACOG, détecter des irrégularités menstruelles dès l'adolescence pourrait même aider à identifier plus tôt certains problèmes de santé potentiels à l'âge adulte.

Les bases du cycle menstruel

Au fil de sa vie, une femme connaît en moyenne environ 450 cycles menstruels, de la puberté à la ménopause.

Le cycle menstruel se compose classiquement de 3 grandes phases. Toutefois, certains auteurs distinguent 4 phases, en considérant la période des règles comme une étape à part entière, compte tenu des variations physiques, psychiques et physiologiques qu’elle implique.

Nous parlerons donc des 4 phases suivantes :

  • La phase menstruelle (ou règles) ;

  • La phase folliculaire (ou pré-ovulatoire) ;

  • La phase ovulatoire (ou ovulation) ;

  • La phase lutéale (ou post-ovulatoire).

Les règles sont souvent perçues comme le cœur du cycle menstruel, car elles sont visibles et marquent le début d’un nouveau cycle. Pourtant, l’événement central du cycle, c’est l’ovulation. Tout s’organise autour de ce moment clé : la phase folliculaire prépare l’ovulation et les règles surviennent uniquement en l’absence de fécondation. Autrement dit, les menstruations sont la conséquence d’un cycle ovulatoire non fécondé — elles ne sont pas le point central du cycle.

Le cycle menstruel est régulé par un ballet hormonal subtil, un dialogue constant entre le cerveau et les ovaires, qui influence non seulement la fertilité, mais aussi l’équilibre général de la femme.

Voici les principales hormones impliquées :

  • FSH (hormone folliculo-stimulante) : sécrétée par l’hypophyse, stimule la croissance des follicules dans les ovaires, qui à leur tour produisent des œstrogènes ;

  • LH (hormone lutéinisante) : également produite par l’hypophyse, déclenche l’ovulation et soutient ensuite la formation du corps jaune, responsable de la sécrétion de progestérone ;

  • Œstrogènes et progestérone : produits par les ovaires (follicules puis corps jaune), modifient la muqueuse utérine et préparent le corps à une éventuelle grossesse.

Les signes d’un cycle menstruel équilibré

Un cycle menstruel équilibré est un signe de bonne santé hormonale et reproductive. Il témoigne d’un dialogue harmonieux entre le cerveau, les ovaires et l’utérus.

Voici les principaux signes d’un cycle physiologique et sain :

  • Durée régulière du cycle : entre 21 et 35 jours, avec une variation inférieure à 7 jours d’un cycle à l’autre ;

  • Saignements menstruels normaux : 4 à 8 jours, avec une perte sanguine estimée entre 40 et 80 ml (soit l’équivalent de 2 à 3 cuillères à soupe) et de couleur rouge vif (sauf en début et en fin de règles où les saignements peuvent être un peu bruns) ;

  • Règles peu ou pas douloureuses ;

  • Absence de spotting (petits saignements en dehors des règles) ;

  • Syndrome prémenstruel (SPM) léger ou inexistant : humeur stable, peu de douleurs ou de fatigue, pas d’acné cyclique, sommeil et confort digestif préservés en fin de cycle… ;

  • Ovulation confirmée : présence de glaire cervicale fertile, variation de la température basale.

 

À garder en tête

  • Un cycle menstruel “classique” dure entre 21 et 35 jours. Contrairement aux idées reçues, seules 10 à 15 % des femmes ont un cycle qui dure exactement 28 jours et l’ovulation n’a pas systématiquement lieu au 14e jour.

  • Un cycle régulier n’est pas toujours synonyme d’ovulation. Seule l’observation des signes d’ovulation (glaire cervicale, température…) permet d’en avoir la certitude. Ce point est particulièrement important pour les femmes en désir de grossesse ou qui souhaitent repérer leur ovulation et leur fenêtre de fertilité. La symptothermie, méthode naturelle d’observation du cycle, peut alors être une précieuse alliée.

 

Les signes d’un cycle menstruel déséquilibré

Un cycle perturbé ou des difficultés à concevoir peuvent être des signaux d’alerte de votre corps. Ces messages, souvent banalisés, méritent pourtant toute votre attention : ils peuvent révéler un déséquilibre plus profond et impacter la qualité de votre ovulation.

Voici quelques signes fréquents à surveiller :

  • Cycles très courts (< 21 jours) ou très longs (> 35 jours), avec une variabilité importante d’un cycle à l’autre (> 7 jours) ;

  • Absence de règles (aménorrhée) ;

  • Saignements inhabituels : règles très abondantes (ménorragies) avec changement de protection nécessaire toutes les 1 à 2 heure(s), pertes brunes fréquentes (au milieu des règles), présence de gros caillots (d’une taille supérieure à une pièce de 2 €) ;

  • Règles très douloureuses (dysménorrhées) ;

  • Spotting ;

  • Syndrome prémenstruel (SPM) intense : troubles de l’humeur, fatigue intense, acné cyclique, douleurs mammaires, troubles du sommeil ou digestifs, migraines… ;

  • Absence de signes d’ovulation : peu ou pas de glaire cervicale fertile, température basale instable.

Si ces manifestations sont fréquentes ou cycliques, il est conseillé de consulter un professionnel de santé.

 

À garder en tête

Ces observations s’appliquent uniquement aux cycles naturels, c’est-à-dire sans contraception hormonale. En bloquant l’ovulation, les contraceptifs hormonaux créent un cycle artificiel avec des mécanismes physiologiques différents.

 

Ce que ces déséquilibres peuvent révéler en naturopathie

En complément d’un suivi médical — indispensable pour écarter toute pathologie gynécologique ou hormonale (SOPK, endométriose, hypothyroïdie…) —, une prise en charge pluridisciplinaire est souvent essentielle pour agir sur les causes sous-jacentes.

En naturopathie, ces déséquilibres peuvent être liés à plusieurs facteurs, notamment :

  • Une hygiène de vie déséquilibrée (alimentation inadaptée, activité physique insuffisante ou excessive) ;

  • Des carences micronutritionnelles ;

  • Un stress chronique ;

  • Une inflammation de bas grade ;

  • Une mauvaise détoxification des œstrogènes (foie, intestins, microbiote).

Les causes sont propres à chaque personne et dépendent également du terrain individuel.

C’est pourquoi, à travers mon accompagnement 3 mois, je vous aide à décoder ces signaux pour retrouver un cycle physiologique harmonieux et avancer vers un meilleur équilibre hormonal.

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Projet bébé ou troubles hormonaux : pourquoi 3 mois peuvent faire la différence